10 octobre 2024
Camille Moulinier. Lauréate du Prix Robert Coustet
Cette conférence est tiré du mémoire de recherche , soutenu en 2018, sous la direction de Gilles Ragot, à l’Université Bordeaux Montaigne : La réception des Quartiers Modernes Frugès (1926-2016). Entre idéal social et artistique, la construction d’un discours critique et l’interprétation d’une expérience architecturale au cours des XXe et XXIe siècles.
Jeudi 10 octobre 17h.
À l’heure où la cité Frugès fête son centenaire, elle est indéniablement reconnue comme un bien patrimonial majeur de la région bordelaise. En renouvelant et en bouleversant les codes de l’habitat traditionnel, cet ensemble de 51 maisons, construit à Pessac dans les années 1920 par l’architecte Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret, a marqué l’émergence de l’architecture moderne en France. Si la cité a bénéficié d’un écho international, elle a néanmoins suscité l’incompréhension du public et les difficultés rencontrées au cours de sa réalisation ont conduit la communauté architecturale à considérer qu’il s’agissait d’un échec. Dès lors, le quartier a fait l’objet de multiples transformations avant qu’un processus de revalorisation et de patrimonialisation se mette en place dès les années 1970. Ce dernier a abouti à l’inscription de cet ensemble sur la liste de l’Œuvre architecturale de Le Corbusier à l’UNESCO en 2016. Comment cette œuvre pessacaise, qui a été si longtemps marquée du sceau de l’échec, a finalement accédé à la reconnaissance que représente l’inscription au patrimoine mondial ? L’étude de la réception des Quartiers Modernes Frugès éclaire l’histoire locale tout autant qu’elle renseigne sur l’apparition, la contestation et la patrimonialisation de l’architecture moderne