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Jacques Charon ( 1929-2001)

Docteur Jacques Charon

 

Photo Charon

Le docteur Jacques Charon est décédé subitement à Paris, le 19 Janvier 2001, à l’âge de 72ans. Il s'était rendu dans La capitale pour participer au colloque des Amis de Saint Jacques ct des études compostellannes. Ainsi, jusqu’à ses derniers moments est-il resté au service de sa foi et de sa passion pour l'histoire et I’ archéologie.
Jacques Charon avait passé sa jeunesse dans le cadre harmonieux dc la belle demeure XVllle siècle de Castel d'Andorte, au Bouscat, entouré d'un grand parc aux essences rares. La tradition familiale le conduisit naturellement vers la médecine et après son internat au « château Picon », il se spécialisa en psycho-somatique afin de mieux répondre à sa vocation profonde d'être à l’écoute des patients. Il fut pendant quelques temps médecin au dispensaire des soins de la ligue antialcoolique et l’estime de ses pairs le fit entrer au conseil de l'Ordre départemental des médecins et au conseil d'administration de l'hôpital Charles Perrens.
Une immense curiosité intellectuelle conduisit Jacques Charon à s'intéresser aussi bien à l’ 'anthropologie humaine et à l'écologie qu’à 1a botanique et à la musique, à la bibliophilie et à l‘art. Dans tous ces domaines, il eut à cœur de prendre des responsabilités en devenant membre de nombreuses associations : la Société internationale d'Ecologie humaine et celle d'Anthropologie du Sud- Ouest, la Société des bibliophiles de Guyenne , l' Association des amis du château de Benauge, la Société d’art sacré de Verdelais, les Amis des musées de Bordeaux...


ute, en faveur de l'archéologie régionale et de la protection des lieux jacquaires. Epris de cyclisme ct de randonnées pédestres, il partait à la découverte des sites archéologiques, des églises romanes et des chemins de Saint Jacques. Trois fois à bicyclette et une fois à pied il se rendit à Compostelle, en historien et en pèlerin.
Dès l’âge de 22 ans, Jacques Charon adhéra à la Société archéologique de Bordeaux qui s'apprêtait à fêter son Jubilé avec d’autant plus de reconnaissance qu'il en avait assuré, après avoir été vice-président de l'Union scientifique d'Aquitaine, la présidence pendant ces trois dernières années. Le Président Charon a rempli son mandat avec une totale disponibilité et une autorité chaleureuse et attentive. En tant que chercheur', il fit des communications d'un grand intérêt pour notre Revue1 et pour le Mois scientifique bordelais2. En tant qu'administrateur, il renégocia avec la Ville de Bordeaux la convention de partenariat concernant le dépôt de nos œuvres d'art et documents précieux au Musée d’Aquitaine et aux Archives municipales. Défenseur du patrimoine et des lieux jacquaires, il alerta, par lettre officielle, la Municipalité sur la situation de péril de l’église de l’ancien hôpital Saint-Jacques de la rue du Mirailh : une réponse de la Ville rassura que le dossier avait été transmis aux autorités culturelles compétentes. Ces dernières sont malheureusement restées indifférentes à l'avertissement et les voutes du précieux monument se sont écoulées depuis. Mais il aura été épargné au Président Charon de connaître ce désastre.
Notre Société gardera de Jacques Charon le souvenir d'un homme gai, attentif aux autres, dévoué qui fut un grand président et, au sens classique du terme“ un honnête homme”.


 

1. La soutenance de thèse de philosophie de Jean de Paty au collège de la Madeleine en 1721, ci- après p.133 et suivantes.
2. Petite histoire du « castel d’Andorte » ; le château de Benauge ; Des italianismes à l’anglomanie ; le pays de Buch avant Arcachon ; la pérennité des voies de Compostelle.

 

Revue archéologique de Bordeaux, Tome XC, année 1999