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Charlut

une Charlut7 Marie-France Lacoue-Labarthe.

Le maître du fer, Blaise Charlut, serrurier artisan et artiste à La Réole, Bordeaux et alentour (1717-1792).

Société Archéologique de Bordeaux, 2019, collection Mémoires volume 9.

 160 pages, 253 illustrations

33€

 

 

Le XVIIIe siècle fut l’âge d’or de la ferronnerie, en particulier dans le pays bordelais ; Blaise Charlut (1717-1792) fut l’un des plus inventifs et des plus doués parmi les maîtres-serruriers de sa génération. On savait bien peu de choses le concernant, c’est un homme qui semble avoir sagement évité de faire parler de lui. Originaire de Bourgogne, il posa son bagage à La Réole à l’âge de 24 ans, en 1741, pour n’en plus repartir, sans doute lié à l’abbaye bénédictine alors en cours de réédification. Marié en 1744 avec une Girondine, de garçon serrurier il devint maître en 1748 ; en 1765 il était à la tête d’une équipe de quatre apprentis ou compagnons et qualifié de serrurier « habile ». Il mourut dans son échoppe de la Grande Rue de La Réole à 77 ans. Deux seulement de ses interventions sont documentées, permettant une attribution certaine. Il n’a en effet signé aucun ouvrage. Seules des petites plaques portant des dates jalonnent son activité. L’examen attentif des ouvrages connus révèle une conception originale – il ne refait quasiment jamais la même chose – et une minutie exemplaire. En s’attachant au moindre détail, on a recherché d’autres ouvrages témoignant des mêmes caractères particuliers de créativité et de perfection technique : diversité des dessins employés - en particulier aux panneaux et pilastres des rampes des escaliers ; inventivité de ces mêmes dessins, originaux tout en étant dans l’esprit des plus beaux modèles Régence ou Rocaille ; perfection technique et richesse des ornements, feuilles d’acanthe, culots de feuillages, terrasses à godrons, encadrements torsadés, etc. Il devient ainsi possible de proposer de nouvelles attributions, rampes d’escalier, tables de communion, clôtures, impostes, balcons et heurtoirs, etc. à La Réole ou dans la vallée du Dropt, à Caudrot en particulier, ou encore à Bazas et à Bordeaux. Cinquante ans d’activité trouvent ainsi un éclairage nouveau.